Avant les années 60, la pêche des petits poissons bleus (principalement sardines et anchois) se pratiquaient sur les côtes métropolitaines de la Méditerranée, soit au « sardinal », un filet maillant encerclant, avec utilisation ou non de la lumière (pêche au feu), soit au filet tournant et coulissant avec la technique du « lamparo » (attraction lumineuse) à partir d’embarcations de tailles réduites appelées « catalanes ».

Après l’indépendance de l’Algérie, en juillet 1962, le rapatriement de la flottille française d’Afrique du Nord, plus puissante et pourvue de filets tournants et coulissants plus grands (300 à 400 mètres pour 100 mètres de tombant) permet un accroissement significatif de la production.

Ce type de pêche est pratiquée par des navires de longueur comprise entre 10 et 18 mètres. Les sennes ne sont pas plus grandes qu’elles ne l’étaient dans les années 60 et le levage se fait toujours par des poulies hydrauliques (« power block »).

Comment se pratique cette pêche…

Senne tournante et coulissante – © Ifremer / Gérard Deschamps

La pêche se fait soit de jour (la senne tournante et coulissante est alors appelée « allatchare »), soit de nuit avec le lamparo.

Une fois que le banc de poisson a été détecté, la senne est « filée » c’est-à-dire dépliée hors du navire par une embarcation annexe qui rapidement encercle le banc de poissons. Pour éviter que le poisson ne s’échappe par le fond, une fois l’encerclement effectué, les deux extrémités de la senne sont réunies sur le pont du navire et un câble spécial appelé « coulisse » permet de resserrer le bas de la senne pour faire une bourse. Cette opération appelée « boursage » permet de faire une poche qui est, petit à petit, réduite par virage du filet à bord de manière à pouvoir récolter le poisson enfermé avec une grande épuisette appelée « salabarde » (le hissage à bord se dit « salabarder »).

Pour la pêche des grands pélagiques, on utilise une senne tournante et coulissante de plus grande dimension. Pour mémoire, cette technique est employée en particulier pour le thon rouge, les poissons étant encerclés avant d’être transférés dans des cages puis engraissés avant la vente et l’exportation vers l’Asie.

Journal de bord d'une marée au lamparo